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Gauche Présidentielle: Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, candidats de l’alliance perdue

Après deux campagnes menées avec les communistes, l’insoumis, qui s’apprête ce dimanche à rassembler des dizaines de milliers de personnes entre Bastille et République à Paris, n’a pas réussi cette fois à convaincre le PCF de le suivre.

L’un arrive sur scène d’un pas calme, ancré dans le sol, l’autre débarque en sautillant, les doigts qui s’agitent l’air. Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel : deux candidatures, deux ambiances. Pour la première fois depuis 2007 et le 1,93 % de Marie-George Buffet, les communistes ont leur propre représentant. Ils ne soutiennent pas le candidat de La France insoumise.

Sur le fond, les deux députés, qui se connaissent peu, partagent encore beaucoup. Sur la forme, ils sont l’antithèse l’un de l’autre. D’un côté, la caricature de l’élu qui passe du temps accoudé aux bars des PMU de sa circonscription pour tester ses propos et propositions. De l’autre, un orateur qui convoque l’histoire à l’Assemblée nationale et organise ce dimanche à Paris sa troisième grande « marche pour la VIe République », la deuxième de Bastille à République.

«Fabien aime les gens, Mélenchon aime l’idée du peuple», résume sèchement un proche de Roussel. Les communistes et leur candidat aiment brusquer leur ancien allié. Les insoumis, de leur côté, ont instauré une règle interne : pas un mot de travers à leur endroit. Fabien Roussel qui pointe le caractère de Jean-Luc Mélenchon ? Son patrimoine ? Silence radio. 

Soupçons d’emploi fictif: Fabien Roussel visé par une

enquête

Paris, le 15 février 2022. Siège du Parti communiste. Portrait de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, candidat à l’élection présidentielle de 2022.

Le candidat communiste à l’élection présidentielle fait l’objet d’une enquête diligentée par le Parquet national financier après les

révélations le 20 février par Mediapart de soupçons d’emploi fictif lorsqu’il était assistant parlementaire de 2009 à 2014.

Le ciel s’assombrit du côté de la place du Colonel Fabien, où trône le siège du Parti communiste français (PCF). Ce vendredi, une source proche du dossier confirme à l’AFP qu’une enquête ouverte vise le candidat communiste à l’élection présidentielle Fabien Roussel. La raison ? Des soupçons d’emploi fictif après qu’il a été accusé, dans un article de Mediapart, d’avoir été payé entre 2009 et 2014 comme assistant parlementaire sans avoir réellement travaillé. Cette enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) par le Parquet national financier (PNF).

Vendredi, en fin d’après-midi, Fabien Roussel transmis un petit communiqué à la presse. Il écrit : «J’apprends par voie de presse que la justice a ouvert une enquête relative à mon travail d’assistant parlementaire. Je n’ai, pour ma part, reçu aucune information. Si tel était le cas, je me tiendrais naturellement à la disposition de la justice, comme tout citoyen.» Un membre de son équipe ajoute à Libération : «On trouve les méthodes très moyennes à quelques jours de la présidentielle alors que tout se passe bien dans notre campagne mais bon, c’est comme ça. Fabien est tranquille et nous aussi.»

Pour sa défense, le candidat avait précisé qu’il n’avait jamais gagné 3 000 euros par mois comme l’écrit Mediapart : «J’ai commencé à 2 460 nets, j’ai fini à 2 700». Après les accusations du média en ligne, Fabien Roussel, également numéro un du PCF, avait affirmé qu’il avait en sa possession des «documents» prouvant son activité d’assistant parlementaire de Jean-Jacques Candelier (ex-député du Nord). «J’ai été avec lui, et sans lui, pour suivre des conflits dans le Douaisis, […] j’ai les documents du travail que j’ai fait avec lui sur ces sujets, avec des syndicalistes», avait ainsi déclaré Fabien Roussel, fin février.

«J’ai été sur le terrain»

Selon l’intéressé, «il n’y a aucune révélation» dans l’article de Mediapart. Invité le 21 février sur Europe 1 au lendemain de la publication de l’article en question, Fabien Roussel avait rejeté en bloc les accusations, jetant le doute sur la réalité de son travail en tant que collaborateur parlementaire de l’ancien député du Nord. «J’ai travaillé pendant cinq ans», «j’étais sur le terrain, les pneus de ma voiture s’en souviennent», proteste le candidat communiste. «Je suis trop respectueux du travail des journalistes et de la presse pour le remettre en cause», avait ainsi déclaré le communiste (et ancien journaliste à l’Humanité) dès sa première interview après les révélations de Mediapart.

Avant de finalement tacler la méthode adoptée par le média en ligne. Le candidat à l’élection présidentielle s’était alors dit «surpris et indigné» par l’article de Mediapart«Ils ont enquêté en interrogeant des gens qui sont en guerre contre moi. Je n’ai pas que des amis, c’est normal […] Mais j’ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble, les combats que nous avons même gagnés ensemble avec Jean-Jacques Candelier», avait-il ajouté.

Mais si l’article de Mediapart mentionne en effet le témoignage d’un ancien salarié du PCF dans le Nord, «en guerre ouverte avec» Roussel, il fait également état de nombreux autres, plutôt accablants pour le communiste et ne provenant pas, a priori, de personnes qui lui veulent du mal.

d’aprés Liberation

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