Quand les JO dépassent le cadre sportif: Huit moments historiques qui ont marqué le monde entier
Journal Aswat
Ce vendredi, la cérémonie d’ouverture a marqué le point de départ des Jeux olympiques de Paris 2024. L’occasion de revenir sur ces faits qui ont marqué l’histoire de la compétition, au-delà des considérations purement sportives.
Paris 1900
Des Jeux olympiques toujours, c’est de ça qu’il est question. En France encore, à Paris, mais à une autre époque. C’était il y a 124 ans. Les Jeux olympiques viennent d’être réinventés. C’est la deuxième édition seulement après l’intervention de Pierre de Coubertin.
À l’occasion de ces JO modernes, le Comité international olympique (CIO) décide d’ouvrir certaines épreuves aux femmes. Elles étaient jusque-là exclues de toutes les compétitions, pas en adéquation avec les valeurs “viriles” de l’événement.
Ainsi, elles sont 22 athlètes à participer (sur 997). Parmi les sports qu’elles sont autorisées à pratiquer, on retrouve le tennis sur gazon, la voile, le croquet, l’équitation et le golf. Il faudra attendre les Jeux d’Amsterdam, en 1928, pour que les femmes puissent avoir le droit de disputer les compétitions d’athlétisme et de gymnastique.
Berlin 1936
Il est sans doute l’un des Olympiens qui aura le plus marqué l’histoire de cet événement, grâce à ses performances physiques, mais pas seulement: Jesse Owens.
Pour mieux comprendre la particularité de la légende de ce monsieur, il faut se remémorer le contexte historique. Nous sommes dans une Allemagne dirigée par un certain Adolf Hitler qui entend bien profiter des JO pour diffuser la propagande de son régime et affirmer son autorité aux yeux de l’Europe et du monde.
Et lors de cette édition, c’est un sportif afro-américain qui tire son épingle du jeu avec quatre médailles d’or raflées sur des épreuves d’athlétisme. Il remporte notamment la médaille du saut en longueur contre le local Luz Long. L’étreinte entre les deux athlètes devant le Führer reste l’image marquante de ces JO.
Rome 1960
Vous êtes-vous déjà demandé à quand remonte l’origine des Jeux paralympiques? En 1960, des athlètes en fauteuil ont pour la première fois fait leur apparition en marge de la compétition. 400 personnes en situation de handicap s’affrontent dans huit disciplines, parmi lesquelles le para-athlétisme ou encore le basket fauteuil.
Cette compétition est considérée comme la première édition des Jeux paralympiques, même s’il faudra attendre les Jeux de Los Angeles en 1984 pour que le CIO adopte le terme officiel.
Mexico 1968
S’il ne fallait retenir qu’une image. Les Jeux de 1968 s’organisent dans un contexte politique très tendu. Nous sommes quelques mois après l’assassinat de Martin Luther King et en pleine période de ségrégation aux États-Unis.
Les athlètes noirs américains sont encouragés à boycotter les Jeux. Tommie Smith et John Carlos ne l’entendent pas de cette oreille. Au contraire, ils veulent profiter de la visibilité de l’événement pour manifester.
Ainsi, à l’issue de la compétition, les deux sprinters ont levé leur poing en l’air sur le podium. Un geste similaire au salut symbolique des Black Panthers (NDLR: mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine). Tommie Smith déclarera plus tard qu’il s’agissait surtout d’un “salut pour les droits de l’Homme“.
L’image a fait le tour du monde et est encore gravée dans les mémoires aujourd’hui. Toutefois, à la suite de ce geste, les deux Américains ont été exclus définitivement des Jeux.
Munich 1972
Le 5 septembre. L’horreur. Un assaillant masqué, membre d’un groupe terroriste palestinien, fait irruption sur le balcon de la délégation israélienne dans le village olympique. Plusieurs terroristes tuent deux athlètes israéliens et en prennent neuf autres en otage.
L’histoire ne s’arrête pas là. L’opération de sauvetage est un fiasco: les otages sont tués au même titre qu’un policier. Après cette attaque, les Jeux ont été suspendus pendant 34 heures. La compétition a repris après une cérémonie religieuse dans le stade olympique de la ville.
Montréal 1976
22. C’est le nombre de pays africains qui ont décidé de boycotter les Jeux, emboîtant le pas de la Tanzanie. En cause: la participation de la Nouvelle-Zélande. Ils accusent le pays de soutenir le régime de ségrégation de l’Afrique du Sud instauré en 1948.
Leur grief principal est que la Nouvelle-Zélande a envoyé son équipe nationale de rugby en Afrique du Sud pour y jouer plusieurs matchs plus tôt dans l’année, malgré l’Apartheid. Outrés par “la coopération des autorités sportives néo-zélandaises avec l’Afrique du Sud raciste, malgré la condamnation mondiale de telles relations“, les 22 nations africaines demandent au Comité international olympique d’exclure la Nouvelle-Zélande des Jeux. Leur demande étant rejetée, plus de 7.000 athlètes refusent de participer aux Jeux olympiques de 1976 à Montréal.
Moscou 1980
La géopolitique s’en mêle. Nous sommes en pleine guerre froide entre les États-Unis et l’URSS. Or, la 19e édition des Jeux fut la première à prendre place dans un État du bloc communiste. Dès lors, Washington appelle à boycotter l’édition, entraînant dans le même temps 67 pays du bloc occidental.
Les nations occidentales qui participent, comme la France par exemple, défilent sous la bannière olympique et pas avec leurs couleurs.
À l’inverse, en 1984 à Los Angeles, l’URSS fait l’impasse et entraîne avec elle une quinzaine de pays socialistes qui boycottent à leur tour la compétition.
Sydney 2000
Un moment historique: la Corée du Nord et la Corée du Sud choisissent de défiler ensemble lors de la cérémonie d’ouverture. Sous un même drapeau blanc arborant une silhouette bleue de la péninsule coréenne unifiée et vêtus d’uniformes identiques, les athlètes des deux pays avancent côte à côte, offrant une image rare et pleine de symbolisme. Ce puissant symbole de rapprochement entre les deux nations est de nouveau visible en 2018, lorsque les spectateurs des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang assistent à une répétition de cette scène émouvante.
D’aprés RTL info
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