C’est un rapport attendu chaque année à pareille époque : le Comité d’Etude sur le Vieillissement (CEV) a publié son vingtième rapport annuel (disponible en intégralité ici). 130 pages pour faire le point sur nos pensions, leurs coûts, les perspectives. Les sept membres du CEV ont fait leurs calculs : les mesures récentes prises par le gouvernement fédéral en matière de pension augmentent le coût du vieillissement
Selon le Comité d’Etude, les dépenses liées au vieillissement passeraient de 24,6 % du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier à 30,1 % en 2050, avant de légèrement baisser en 2070 avec 29,8 % de dépenses du PIB. En chiffres absolus, la Belgique passerait de 24,6 % de dépenses du PIB en 2019 à 30,1% en 2050 : 5,5 points de pourcentage de plus donc
:Les dépenses liées au vieillissement se décomposent comme suit
- Les pensions (tous régimes de pensions confondus, y compris la GRAPA, par exemple)-
- Les soins de santé-
- L’incapacité de travail-
- Le chômage-
- Les allocations de chômage-
- D’autres dépenses sociales-
On le voit, le vieillissement ne représente donc pas seulement les pensions. Mais celles-ci sont largement responsables de l’augmentation des dépenses, passant de 10,5 % du PIB en 2019 à, selon les prévisions, 13,9 % en 2050. Les dépenses de soins de santé aussi progressent sensiblement, de 7,8 % du PIB en 2019 à 10,3 % du PIB en 2050 selon les projections
Comment expliquer la hausse des pensions ? Selon le Comité, les mesures prises par le gouvernement Vivaldi (augmentation de la pension minimum, suppression du coefficient de correction dans le régime indépendant, etc.) expliquent cette hausse
Personnes isolées et mariées
Un autre élément toujours très attendu de ce rapport concerne le risque de pauvreté des pensionnés. Pour le CEV, le risque de pauvreté est en baisse grâce à deux facteurs : “Le premier est lié aux récentes mesures relevant les pensions et au mécanisme d’adaptation au bien-être des allocations sociales qui permettent, jusqu’au milieu des années 2030, une augmentation des pensions minimums et de la GRAPA plus rapide que le seuil de pauvreté. Ensuite, la participation accrue des femmes au marché du travail contribue également à la diminution du risque de pauvreté chez les pensionnés. Davantage de femmes bénéficient dès lors de leur propre pension de retraite et le montant moyen de leur pension augmente suite à de plus longues carrières. Ces deux éléments explicatifs permettent de réduire aussi les inégalités de revenu parmi les pensionnés.”
Peu avant les élections de 2019, les femmes apparaissaient comme les victimes du système, avec un risque de pauvreté plus accru, encore plus pour les femmes isolées. Cette infographie était claire et le rapport de l’époque tout autant
images Extrait du rapport annuel du Comité d’Etude sur le vieillissement Tous droits réservés
Dans le rapport 2021, le graphique homme-femme n’est plus aussi complet
images Extrait du rapport 2021 du Comité d’Etude sur le Vieillissement Tous droits réservés
Plus de trace de la distinction entre les personnes isolées et les personnes mariées. Alors même que le rapport 2021 note que “tant pour les femmes que pour les hommes, la part des personnes âgées divorcées ou jamais mariées augmente. Des carrières relativement courtes sont à l’heure actuelle, mais également dans les décennies à venir, beaucoup plus fréquentes chez les femmes divorcées et jamais mariées que chez les hommes du même état matrimonial. Pour cette raison, leurs pensions sont plus faibles et leur risque de pauvreté plus élevé“
Le CEV n’a pas jugé bon de séparer personnes isolées et personnes mariées. Il aurait pourtant été intéressant de comparer avec le rapport de 2018. Car cette année, comme on peut le voir ci-dessus, il fallait attendre 2050 pour voir le risque de pauvreté des femmes isolées passer sous la barre des 10%
Le risque de pauvreté est en baisse, c’est indubitable, et ce pour les hommes et pour les femmes. Mais l’est-il vraiment pour tous et toutes ? Nous n’aurons pas la réponse cette année, rendez-vous en juillet 2022
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