Conférence et débat autour du livre « Le Miracle de l’eau ; Marrakech, cité-jardin idéale » organisée par la conservation du Palais Badii et l’association ATEED

Dans le cadre du «Mois du Patrimoine», un événement culturel majeur à l’initiative de la Direction Régionale de la Culture de Marrakech-Safi, destiné à mettre en lumière ce legs ancestral, fut organisée une conférence débat ce mercredi 18 mai au somptueux Palais Badii autour du livre de Mme Souad Belkeziz.

Lors de cet événement, l’auteure a développé trois des grands thèmes présents dans son livre :

–        Les galeries drainantes ou Khettaras sont à l’origine du miracle de l’eau et d’une importance historique dans l’acheminement de l’eau et la création de la ville de Marrakech. L’auteure révèle que ces galeries sont le résultat de l’esprit d’innovation et du travail de l’école des hydronomes et des arpentiers, érudits originaires d’Iran et connus également pour leur spécialité dans les constructions en terre. L’auteure donne l’exemple de Marrakech ou plus de 900 km de Khettaras ont été identifiés en 1970 par Paul Pascon. L’auteure signale que dans plusieurs villes ou on a découvert des systèmes de galeries drainantes, des constructions en terre d’une grande ingéniosité ont été identifiées, permettant de faire le lien avec les techniques développées par les hydronomes, elle cite comme exemple Marrakech où l’on retrouve par exemple la quoubba almoravide, les remparts de la ville ou encore l’ancien pont du Tensift comme monuments représentatifs de cette architecture typique en terre.

–        Le parcours de l’eau à l’intérieur de la ville. L’auteure développe ce thème autour de l’importance que jouait l’eau comme fondement de la culture arabo-musulmane mais également comme base de son organisation spatiale. C’est ainsi qu’à l’époque almoravide, la cité de Marrakech adopte un modèle radioconcentrique autour de l’eau et de la mosquée gardienne de cette dernière. On apprend ainsi que l’eau jouit d’une forte symbolique et d’une sacralité notamment grâce aux préceptes du coran la concernant, tels que la gratuité de l’eau pour tous ou encore l’obligation d’équité dans sa distribution, qui était assurée par cette institution et base du pouvoir que représentait la mosquée. Tous les quartiers étaient disposés de telle manière que leurs ruelles convergeaient vers une centralité ou se trouvait la mosquée de quartier, la fontaine, le hammam et les latrines.

–        Le palais Badii et la période Saadienne. L’auteure nous fait découvrir les origines de ce lieu exceptionnel qu’est le palais Badii, à travers des gravures anciennes et des plans reconstitués nous permettant de nous placer dans l’ancienne kasbah almohade devenue Saadienne au sein de laquelle le palais a été construit. L’auteure a montré sa maîtrise des lieux grâce à des restitutions du palais réalisées en image de synthèse permettant de recréer l’espace d’un instant ce somptueux palais.

 

Le débat a été marqué par la naissance de l’idée de création d’une association à Marrakech pour la sauvegarde du patrimoine historique et végétal de la ville, dont les khettara et les bâtiments de l’époque coloniale. 

Enfin l’événement fut clôturé par une séance de signature de cet opus qui retrace l’histoire du miracle de l’eau dans la cité ocre.

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