Contrôles de police renforcés au retour de vacances dans les aéroports et dans les gares

Si vous avez déjà pris la route des vacances, vous avez, sans doute, constaté, à votre retour au pays, que les contrôles de police aux frontières étaient plutôt rares. La ministre de l’intérieur, Annelies Verlinden affirme, cependant, qu’elle veut renforcer ces contrôles, tout spécialement pour les Belges qui rentrent de vacances en provenance de zones rouges. Ont-ils bien rempli leur formulaire PLF ? Respectent-ils les ?règles établies par le gouvernement fédéral à la veille des grandes vacances

La police est actuellement bien présente dans les aéroports et les gares et certains contrôles routiers sont, de fait, effectués. Mais ils sont loin d’être suffisants, selon Pedro Facon, le commissaire Corona en Belgique. Une bonne raison pour que la ministre en fasse un point à l’ordre du jour du Kern ministériel d’aujourd’hui. Elle argumente : “C’est important que les gens respectent les règles sanitaires pour empêcher que le virus ne se propage, en Belgique, après un retour de vacances”

Comment compte-t-elle renforcer ce dispositif dans les prochaines semaines ? Sur ce point, la ministre botte en touche et préfère garder ses idées pour le prochain kern

Cependant, l’une de nos équipes s’est rendue, ce matin, à un poste-frontière particulièrement fréquenté, celui de Quiévrain dans la zone de police des hauts pays

Les voitures franchissent tranquillement la frontière, dans les deux sens, sans être arrêtées. Mais Patrice Degobert, le chef de corps de cette zone se défend : “Au niveau des polices locales, nous exécutons des contrôles tous azimuts. Mais mettre des équipes en permanence aux postes frontières, c’est moins réaliste. Ici, nous avons des personnes qui peuvent revenir d’Espagne comme de la ville voisine parce qu’ils sont des travailleurs frontaliers. Ça ne nous empêche pas de faire des contrôles d’une autre façon. Par exemple, nous réalisons des contrôles à domicile puisque nous disposons de la liste des personnes revenant de zones critiques. Des contrôles supplémentaires sont réalisés à domicile pour vérifier que les personnes de retour de zone rouge font bien leur quarantaine”

Un contrôle systématique aux frontières 24H/24H, c’est irréaliste

Le chef de zone nous le rappelle, les polices locales ne sont pas uniquement dédicacées aux contrôles des postes frontières. Elles doivent remplir toute une série de services à la population, comme aider les victimes, faire face aux situations urgentes, recueillir les plaintes des citoyens, continuer à remplir l’ensemble de leurs missions judiciaires. Par ailleurs, pas de miracle, en période de vacances, leurs effectifs sont forcément allégés

Choisir c’est renoncer

Pragmatique, Patrice Degobert conclut : “Nous devons faire avec les moyens qui sont à notre disposition. Installer un contrôle systématique aux frontières 24h/24H c’est très compliqué et peu réaliste à l’échelle des polices locales. Choisir c’est renoncer. Notre priorité, reste le service aux citoyens. Nous ne pouvons pas fermer les commissariats pour contrôler à la frontière si tout le monde a bien rempli son formulaire PLF. Nous avons 60km de frontière et des dizaines de sentiers de douaniers. Les autorités en sont conscientes. Quand on a de la réserve ça va mais ici, nous sommes au feu depuis un an et demi”

Entre vœux pieux de la ministre de l’intérieur et réalité de terrain, il y a donc un sérieux gap. Pas sûr que les Belges ne s’en servent pour rentrer au pays sans remplir leur formulaire PLF pourtant obligatoire 

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